Moscou, Paris, Milan, Londres, Washington, .. toutes les grandes et moins grandes capitales mondiales, chaque grande, moyenne ou petite ville possède sa bibliothèque (nationale ou locale). Pour les bibliothèques nationales, de vrais budgets sont consacrés à la fois aux bâtiments avec des formes architecturales avant-gardistes, et aux livres eux-mêmes, où chaque conservateur prend bien conscience que l'horizon pour une bibliothèque nationale est à 50 ans, pour anticiper la production sans cesse croissante de livres, revues, périodiques, médias sonores ou visuels, etc. Cette architecture outre son style doit ausi se projeter sur longue période pour que dans 20 ans, 30 ans, 50 ans le lieu de conservation puisse être un lieu d'où l'on comprend qu'il a été bâti pour le futur.
Des institutions privées ou autonomes font référence en matière de bibliothèques (Harvard, MIT, Smithsonian Institute, Chantilly...) pour également conserver, répertorier, diffuser les livres (dans le cadre d'échanges et de prêts). L'histoire a marqué suffisamment les esprits, avec la destruction de la Bibliothèque d'Alexandrie, les autodafés, anciens ou plus récents pour les sphères politique et culturelle (les deux sont souvent liées) prennent conscience d'un socle important à la préservation et la conservation d'un patrimoine national autour du livre. Le livre reste l'exception culturelle mondiale : des projets grandioses et techniques se font jour. Dans le domaine des musées également mais la part architecturale est plus prégnante car cela s'adresse davantage au grand public alors que les grandes bibliothèques touchent un public bien plus restreint.
Le savoir, permanent, universel, ubiquitaire (avec internet notamment) fait que le livre est partout présent : les particuliers, les institutions, les bibliothèques universitaires, municipales, mobiles, mais aussi les librairies, les halls de gare ou d'aéroport, internet (les sites de vente en ligne, pas les e-books)... Les livres à l'échelle mondiale sont tous présents, mais en fait, pour chaque pays, il y a une vraie nécessité d'accumuler en un lieu unique la somme des livres (et assimilés) car ils correspondent au savoir, à l'histoire qui s'est constituée, qui s'écrit et se crée, à la culture nationale qui doit se forger, s'enrichir et non se détruire.
Les conservateurs de bibliothèques organisent les livres, les rayons, la conservation elle-même, le classement, l'archivage, non pas dans une logique de musée, mais de patrimoine actif, vivant, global et pour gérer le public, les salles de lecture, de recherche, ainsi que des lieux d'expositions temporaires. L'on parle dans chaque bibliothèque de défi : trouver de la place à toute la production qui sans cesse croit (à un rythme très important, par million chaque année), au classement, à la numérisation et des moyens informatiques correspondant. Les bibliothèques sont de véritables entreprises dédiées à la culture et une conscience collective unique autour de l'écrit. Google a noué des partenaires innombrables de par le monde avec des bibliothèques pour tout numériser, à tel point que ces bibliothèques numérisent finalement plus qu'elles pour leur fond ne le feraient pour les seules demandes ou besoins de Google. Chaque bibliothèque est un lieu physique et immobilier paradoxalement fermé géographiquement et cependant de plus en plus ouvert sur le monde, bien au-delà des prêts inter-bibliothèques ou d'internet, celui-ci permettant pour les bibliothèques de savoir où quel livre est situé, avec ses caractéristiques et références propres.
Les bibliothèques indexent tous types de livres (ou de revues...) tant qu'il y a un numéro IBSN (International Standard Book Number) ou ISSN (pour les revues et périodiques), comme de grandes unités de stockage, sans se soucier de la qualité ou non des livres (ce qui serait alors de la censure). Tous les éditeurs (au-delà d'une diffusion de 300 exemplaires) doivent envoyer un (au moins) à la Bibliothèque Nationale de France.
Peu importe les chiffres de telle ou telle grande bibliothèque quant aux livres conservés : les chiffres sont en millions, évoluent très vite. Et la "compétition" mondiale à la ville qui aura la plus grande bibliothèque, même si cela n'est pas affiché en tant que tel, est une belle compétition, où ce qui en sortira grandi et vainqueur est simplement le livre.