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Que ce soit les Ménines de Velasquez, la scène d'apparence banale, montre l'artiste peignant les sujets qui se reflètent derrière lui, dans le miroir (Ce miroir restitue l’image de Philippe IV et de Marie-Anne d’Autriche).
En réalité, Vélasquez apparaît dans le tableau non pas en qualité de peintre, mais parce qu’il est au service du roi. Vélasquez voyait son art comme une activité libérale dépourvue de toute servilité. D’où la prépondérance du peintre dans le tableau.
"Comme si le peintre ne pouvait à la fois être vu sur le tableau où il est représenté et voir celui où il s’emploie à représenter quelque chose. Il règne au seuil de ces deux visibilités incompatibles » Michel Foucault, Les mots et les choses, p 20
en 1724, Palomino affirmait déjà que le miroir reflétait le tableau qu’était en train de peindre Vélasquez, une théorie confirmée par les chercheurs actuels qui ont analysé la perspective employée par l’artiste, et qui se sont aperçus que l’image reflétée dans le miroir ne pouvait provenir que d’un élément situé à gauche.
Nous avons ici la vision du tableau que chacun connait, et une lecture plus profonde que nous venons de décrire. L'image est plus complexe que l'apparence.



Chez Van Eyck, avec le tableau représentant les Epoux Arnolfini, la densité des commentaires dans l'histoire de la peinture est tout aussi dense.
Le peintre peint la scène et se réflèterait lui-même dans le miroir du fonds en train de peindre les personnages.