Julio CORTAZAR

Marelle

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Marelle (1963). Un livre fleuve de 700 pages, et 155 chapitres, qui se donne à lire de deux façons, soit de façon linéaire, du chapitre 1 au chapitre 56, soit dans l'ordre donné par l'auteur, et qui commence au chapitre 73, puis 1 - 2 - 116 - 3 - 84 - 71 - 5 - 81 - 74... pour finir chapitre 131. Les chapitres entre les parties sont bien alternés. Cortazar précise dans le préambule que ceux lisant selon l'axe 1, du chapitre 1 à 56, là, de façon linéaire, peuvent abandonner sans remord la suite.

Le livre est découpé en 3 parties : "De l'autre côté", "de ce côté-ci", "de tous les côtés". La dernière, qui commence page 365 du livre, est la partie "essai" du livre, alors que les deux premières sont la partie "récit". Après le chapître 28, on quitte pour 22 chapitres la partie "récit", alors qu'auparavant, il y avait une alternance entre 1 ou 2 chapitres au plus. Ainsi, si l'on choisit l'axe numéro 2, la lecture s'effectue de façon non linéaire, navigant ainsi de chapitre en chapitre, interrompant la partie "récit" pour aller sur la partie "essai" et inversement, et cela sur 155 chapitres.

La partie "essai" évoque des réflexions sur le roman, l'art, la littérature, l'écrit en général, sans forcément qu'il y ait une unité dans ces chapitres, ou du moins une continuité. Quant à l'histoire de la partie "récit", il s'agit plus d'une narration sur le personnage qui est aussi l'auteur du livre, dans sa vie quotidienne, entre Paris et Buenos Aires, une sorte de déambulation d'une jeunesse face à une époque qui bouge, pleine de nouveautés, de contradictions... Sautant ainsi de chapitre en chapitre, CORTAZAR affirme qu'il veut rendre le lecteur "mâle", c'est à dire actif, et non plus "femelle", passif selon ses termes.

Bibliographie sommaire :

MARELLE ; Gallimard ; L'imaginaire
Cronopes et fameux ; Gallimard
62. Maquette à monter ; Gallimard

Extrait de Marelle :

(partie "essai" ; chapitre 137) : " Si le volume ou le ton de l'oeuvre laisse à penser que l'auteur a voulu réaliser une somme, se hâter de signaler qu'il s'agit d'une tentative tout à fait opposée, celle d'une implacable soustraction"

(-17)

Gallimard écrit sur son site : "«Marelle est une sorte de capitale, un de ces livres du XX? siècle auquel on retourne plus étonné encore que d'y être allé, comme à Venise. Ses personnages entre ciel et terre, exposés aux résonances des marées, ne labourent ni ne sèment ni ne vendangent : ils voyagent pour découvrir les extrémités du monde et ce monde étant notre vie c'est autour de nous qu'ils naviguent. Tout bouge dans son reflet romanesque, la fiction se change en quête, le roman en essai, un trait de sagesse zen en fou rire, le héros, Horacio Oliveira, en son double, Traveler, l'un à Paris, l'autre à Buenos Aires. Le jazz, les amis, l'amour fou - d'une femme, la Sibylle, en une autre, la même, Talita -, la poésie sauveront-ils Oliveira de l'échec du monde ? Peut-être... car Marelle offre plusieurs entrées et sorties. Un mode d'emploi nous suggère de choisir entre une lecture suivie, "rouleau chinois" qui se déroulera devant nous, et une seconde, active, où en sautant de case en case nous accomplirons une autre circumnavigation extraordinaire. Le maître de ce jeu est Morelli, l'écrivain dont Julio Cortazar est le double. Il cherche à ne rien trahir en écrivant et c'est pourquoi il commence à délivrer la prose de ses vieillesses, à "désécrire" comme il dit. D'une jeunesse et d'une liberté inconnues, Marelle nous porte presque simultanément au paradis où on peut se reposer et en enfer où tout recommence.» Florence Delay."