Codex Seraphinianus

Un ouvrage unique, graphique

avec une écriture surprenante et inventée

Vous allez pouvoir visualiser plusieurs planches du Codex Seraphinianus, publié aux Editions FMR (disparues depuis). Nouvelle version réactualisée chez l'éditeur italien Rizzoli (2006 et octobre 2013)
DIAPORAMA

Le Decodex, court texte auto-biographique de l'auteur (2013) sur sa genèse du Codex.Lecture ici

Voir aussi sur ce site l'oeuvre graphique et calligraphique deTimothy C. Ely


Luigi Serafini

Ce graphiste italien (architecte de profession) a composé unlivre atypique, étrange, coloré de de 400 pages environ qui se présente sous la forme d'un dictionnaire encyclopédique en neuf parties qui offre de très belles qualités graphiques puisqu'il a tout dessiné : les lettres, les graphiques, les schémas et croquis... Cependant, sa particularité réside dans le fait que personne ne pourra le lire, même la plus puissante machine de déchiffrage pour la raison qu'il a inventé une écriture totalement nouvelle par rapport à toutes celles que l'on a pu découvrir.

Il existe ainsi un livre structuré et ordonné, dans lequel l'on pourrait assez facilement reconstituer les thèmes abordés, et pourtant il ne pourra jamais être lu, mais simplement regardé et admiré. Les graphismes et les graphies sont indissociables.

Les thèmes évoqués sont : jardinage, anatomie, mathématique, géométrie, coiffures, cartes, machines à voler, transports, analyses chimiques, labyrinthe, Babel, costumes , nourritures...

Enfin, ce graphiste italien (pour lequel Italo Calvino a écrit la préface du livre dans l'édition FMR) a introduit une bizarrerie : dans deux planches contiguës quelques mots de français à peine cohérents dans le contexte du livre. Ils sont les seuls du livre :

(1) "fille orgiaque surgie et devinée, le premier jour sur la digue de Balbec" (Proust, A la recherche du temps perdu, chap. VI : Albertine ; merci à Axel K. www.page2007.com de cette précision).
"encore" "statuaire ... souvenir...voici encore" "voici... yeux blessés" en vrac ensuite : "franchir, ailleur, c'est, you, passionné, use, bien, croire, je, croyance, par".

Pourquoi ces quelques mots, et pourquoi en français ? La première phrase vient de Proust. Les autres vocables ne semblent pas repérables. Ils sont dans le chapitre "écriture" où l'on voit un homme assis dans un rocking-chair, des patins à roulettes aux pieds, et un bras droit se terminant au lieu d'une main par la partie basse d'un stylo plume. Il écrit sur un tableau à feuilles quadrillés des mots (1). A coté de la grande bouteille d'encre ouverte, des lettres, et des mots tombent. Sur la page suivante, l'homme est couché par terre, poignardé par un stylo plume ; tout est renversé.


En octobre 2013, la 3e version du livre a été éditée par Rizzoli, avec l'ajout d'une onzaine de nouvelles planches et un Decodex de 40 pages dans lequel l'on retrouve de nombreux commentaires sur le manuscrit de différents auteurs (Frederico Zeri, Douglas Hofstadter, ...). Une video où l'on soit l'édition Rizzoli de 2013 et Luigi Serafini lui-même (VIDEO Luigi Serafini)
Decodex - Edition 2013 (texte en anglais)
codex