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LES COLLECTIONS

Les livres ont une certaine forme de dépendance : au lecteur naturellement qui les achète, les range, les classe, à la librairie où ils habitent dans un premier temps, puis ensuite en général arrivent de manière prolongée dans une bibliothèque. Mais ils ont aussi une famille : les autres ouvrages de la même collection. Citons de grandes collections qui illustrent nos propos : les "que sais-je", les livres de la Pleiade, les "Poésie Gallimard", la collection Blanche et tant d'autres. Les éditeurs donnent une cohérence à leurs lignes éditoriales par la création et la gestion sur le temps de plusieurs collections. Citons également FMR avec sa collection "Les signes de l'Homme", ou Borges (avec FMR) dans sa collection (disparue depuis) "La bibliothèque de Babel".

Les collections ont aussi la particularité d'être un critère de présentation dans une bibliothèque : l'on préférera présenter tous les livres d'une même collection plutôt que répartis dans un autre ordre. Parce qu'une suite de livres dans une bibliothèque, avouons est plus jolie à voir, pour dire les mots aussi simplement. Certains se font fort d'avoir tous les livres d'une seule et même collection, avec parfois l'ouvrage manquant, recherché pendant des années.

Les éditeurs ont des directeurs de collection, en charge de donner du sens et une unité à l'ensemble de chaque collection, d'enrichir la liste des ouvrages, de chercher des talents... Des collections sont parfois très vieilles (collection Blanche par exemple, la Croix du Sud, etc.), d'autres ont disparu ("Ecrivains de toujours"), ou la Bibliothèque de Babel mentionnée ci-dessus. Il est naturellement réducteur de prendre des exemples car globalement chaque éditeur possède ses collections, et là il n'y a pas de meilleure collection par rapport à une autre. Chaque collection est un ensemble, avec ses codes graphiques ou visuels en plus de la ligne éditoriale.


L'une des collections les plus riches (en nombre de volumes) est certainement Folio (chez Gallimard)avec plus de 3000 titres, Points (roman, sciences, histoire, essais...) au Seuil ou Que sais-je. Les éditions de poche ont eu (et ont encore) le vent en poupe pour se diffuser très largement, pas uniquement pour des raisons de prix plus bas mais parce qu'ils sont faciles à transporter et prennent peu de place.

Les collections permettent aussi aux auteurs de s'inscrire dans une ligne éditoriale en proposant un ouvrage, ce qui leur donne un cadre de référence, un contact précis chez l'éditeur, organisé en conséquence par différents comités de lecture et d'approbation.


Le nombre de titres étant toujours plus élevés (la population croit donc les lecteurs, l'activité économique également, le niveau de richesse de même, ainsi que la création dans son ensemble), il est donc nécessaire aux éditeurs, face aux lecteurs, de donner un référentiel cohérent dans un monde très atomisé (offre, librairies, formats, éditions...). Les collections se comptent par centaines parmi les éditeurs, et pourtant cela apporte de la cohérence car les recoupements sont peu nombreux (sauf parfois en économie, en sciences et dans les livres de poche).