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LES 4e DE COUVERTURE

Jusqu'à l'apparition, non pas du livre de poche mais d'une diffusion bien plus large des livres, sont apparues, ce qui nous semble complètement naturel de nos jours, la 4e de couverture.Verrait-on encore des livres sans présentation du contenu, de l'auteur, d'un ou plusieurs critiques présentant l'attrait du livre ? A priori non sauf... dans les livres numériques puisqu'il n'y a pas de 4e de couverture (uniquement la première page et le détail résumé). Les livres présentés sur les sites de commerce en ligne présentent la couverture, 1ere et 4e page (parfois quelques pages du contenu même). Certainement face à la production de livres qui sans cesse augmente, il est préférable (mais non nécessaire) que le lecteur potentiel devienne un lecteur informé pour qu'il achète effectivement le livre. Là aussi, même si le marketing et la promotion des ventes passent par là, nous ne pouvons qu'encourager tout ce qui fera progresser les livres et la lecture.

Avouons que souvent la 4e de couverture survend le contenu ou qu'à l'inverse un simple extrait ne donne pas la tonalité de l'entièreté du livre. Il n'y a pas destandard en la matière. D'où vient cette idée de la 4e de couverture ? Du lecteur qui souhaite globalement connaitre en quelques mots l'auteur, un résumé du contenu pour savoir si l'intérêt du livre rejoindra le sien ou ses attentes ?Il se laisse amadouer par certaines bonnes critiques (mais y verrait-on de mauvais commentaires ?) censées naturellement provoquer l'achat du livre. Ou cette idée de 4e de couverture vient de l'éditeur ? La couverture principale a un rôle d'attrait (de plus en plus) avec, à la mode, des reproductions d'art, des dessins... à la rigueur, pourquoi pas si artistes et éditeurs peuvent collaborer. La 4e de couverture est la seconde étape de cet attrait où en un condensé le lecteur concentre son achat, puisqu'après la première de couverture et la lecture de la 4e de couverture, celle-ci ne sera plus lue alors que la couverture servira toujours à lire ou plutôt relire le nom de l'auteur et le titre pour rechercher tel ou tel livre dans sa bibliothèque, ou ranger ses livres par auteur. Pour certaines collections, la 4e de couverture reprend la ligne éditoriale développée par l'éditeur, mais si l'on parcours plusieurs livres de ladite collection, la 4e de couverture à redire la même chose ne dira plus rien au lecteur, sauf à décrire la collection, et dans quelle mesure le choix de l'éditeur sur l'auteur s'inscrit dans la collection.

Tous les livres cependant n'ont pas forcément de 4e de couverture, c'est alors un choix d'éditeur. Mais de plus en plus, même avec la notoriété de l'auteur et la qualité de la collection les 4e de couverture deviennent indispensables tant les choix de lecture en librairie sont nombreux et les livres se mettre en avant. Prenons le caschez Gallimard de la collection la Pleïade. Depuis son lancement et jusqu'assez récemment, il n'y avait que les livres eux-mêmes dont la couleur de couverture (en cuir) représentait une époque, puis ensuite les emboitages cartonnés gris, puis après d'autres emboitages, plus jolis, en carton blanc, avec une présentation minimaliste, sobre et jolie mais factuelle : le contenu des titres repris dans chaque volume. Toujours chez Gallimard, la collection "Poésie" n'a pas de 4e de couverture (mais c'est certainement que cette collection de poche fait référence). A ses débuts, la collection "Que sais-je" présentait en 4e de couverture les derniers titres parus.

La 4e de couverture est-elle utile finalement même si en imprimerie, cela ne présente aucune difficulté puisque la 1ère et 4e de couverture sont imprimées du même côté ? Le lecteur curieux voulant découvrir le livre ira feuilleter les pages, y lire quelques paragraphes, le sommaire, l'index s'il est présent... Pour connaitre l'auteur, ce sera dans les premières pages, soit à l'occasion d'une présentation de l'éditeur en quelqueslignes en 4e de couverture, souvent bien insuffisantes. Quant à certains avis de critiques littéraires, c'est un pari de l'éditeur car tous les goûts des lecteurs ne sont pas uniformes et la 4e de couverture en présentant deux ou trois critiques de référence qui s'expriment en quelques mots, au pire une phrase, pourrait décevoir le lecteur quant au contenu effectif. Il est plus facile de promettre que de tenir sa promesse. Mais il en va ainsi du marketing qui touche également le livre, bien de consommation parmi d'autres.

Peut-on ajouter une autre utilité à cette 4e de couverture qui réponde à un objectif d'incitation à acheter les livres ? Nous aimons bien le concept des "nuages de mots" dont la hauteur des mots, la couleur, la fonte... peut reprendre les mots les plus utilisés ou les plus importants dans le livre (cela ne s'applique pas à tous types de livre), vus ou par l'auteur ou par l'éditeur. Cela permettrait d'avoir une globalité sur le livre qu'une lecture partielle ne donnerait pas forcément. Et tout résumé de toute façon ne peut donner la qualité du style d'écriture, l'intensité de la narration, la richesse lexicale...Nouspréférons parfois en 4e de couverture la sobriété d'un extrait du livre, si réducteur fut-il mais c'est un marketing positif car il ne déforme pas (ou si peu) le contenu même du livre.